Charles JOURDAN

Publié le par monna-parfums

Charles Jourdan, né en 1883 à Bourg-de-Péage, fonde, en 1921, une petite société familiale de fabrication de chaussures qui porte son nom. Epaulé par son épouse, il finalise, deux ans plus tard, la construction de la première usine de la marque Charles Jourdan.
Mettant en place, au début des années 30, le concept de " voyageurs en titre " (plus connus aujourd'hui sous le nom d'attachés commerciaux), il lance, à travers le pays, une foule de commerciaux aussi habiles que motivés et assiste alors à l'expansion fulgurante de son entreprise qui acquiert très vite une grande renommée d'abord sur le plan national, puis, inévitablement, international.
En 1939 la marque compte 300 employés et 400 paires de chaussures, féminines et élégantes, sont fabriquées chaque jour. Le fait que les femmes les plus célèbres portent tout naturellement leur choix sur le glamour chic de la marque ne fait que confirmer cet énorme succès : Marlene Dietrich, Marilyn Monroe, Ava Gardner, Sophia Loren, Edith Piaf, Jackie Kennedy...
Les années 40 sont synonymes de crise pour la marque, conséquence inévitable de la deuxième guerre mondiale. Tous les domaines de l'économie sont touchés et celui de la chaussure ne fait pas exception.
A la fin de la guerre, Charles Jourdan père se retire de l'entreprise et en cède la direction à ses trois fils : René, Charles et Roland. Sous leur houlette moderne et dynamique, la société reprend de la vigueur et réussit à se remettre en course. C'est surtout Roland, cerveau créatif de la fratrie, qui redore le blason de la marque terni par les pénibles années de guerre. C'est ainsi qu'en 1957, Charles Jourdan inaugure sa première boutique parisienne et fête, dans la foulée, la nomination de Roland à la présidence de la société. Le succès chiffré de la marque s'élève, dans les années 60, à un total de 650 000 paires par an.
Comme dans toute dynastie qui se respecte, ce seront les désaccords internes qui auront raison de cette consécration apparemment indestructible. En effet, en 1971, profitant d'un conflit entre les trois frères, le fabricant de chaussures américain Genesco devient actionnaire majoritaire. C'est le début d'une longue traversée du désert. C'est vers la fin des années 70 que fort de sa notoriété dans l'univers de la chaussure et de la maroquinerie, le groupe entame une large diversification et complète son offre d'accessoires de mode : ceintures, foulards, lunettes, parfums et en 1978, les bijoux...

CHARLES JOURDAN L'insolent

En 1976, le père fondateur de la marque décède et CJ est rachetée par des investisseurs suisses en 1980. Roland quitte alors l'entreprise.
La marque doit fermer plusieurs de ses sites, supprimer des emplois en masse...la marque assure en outre à peine sa survie financière. Pourtant, le seul nom de Charles Jourdan continue à attirer, à satisfaire et à combler. C'est probablement ce qui attire, en 2003, le très talentueux créateur canadien Patrick Cox à la tête du département artistique. Il cèdera sa place, deux ans plus tard, au styliste Josephus Thimister.

CHARLES JOURDAN Très Jourdan
Après cinq années de lutte juridique autour de l'acquisition de la marque jonchée de trois redressements judiciaires, c'est finalement le Groupe Royer (le nom derrière des marques telles que Converse , Kickers , Air Walk, Morgan ...) qui devient, en 2009, propriétaire des actifs de la société et de ses 7 boutiques. Une bonne nouvelle qui devrait être de bon augure pour l'avenir de CJ et raviver les beaux jours du plus glamour des chausseurs de luxe.

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